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Les complémentarités au jardin (2/4)

Dans ce nouvel article, découvrez cette fois les complémentarités aériennes entre les plantes au jardin.

* Structurer l'espace, à la manière de... Dame Nature.

° Dans un jardin écologique, on cherche à reproduire un effet visuel proche de celui qu'offre la nature. On s'en rapproche en associant des formes, des tailles, des épaisseurs... différentes et complémentaires.
Arbres et arbustes structurent l'espace des grands jardins.
Pour les massifs et les petits jardins, les grandes vivaces (fenouil, verveines de Buenos Aires...), les graminées (miscanthus, calamagrostis...), les bisannuelles (roses trémières, onagres...) dessinent l'ossature.


° Ensuite, on cherche à étager les plantations. Cela se fait naturellement dans la nature, la plupart des plantes cherchant le soleil, une petite plante poussera davantage en 1er plan que coincée entre une moyenne et une grande. Pour les plantes basses, il est intéressant de choisir dans la gamme des couvre-sol, et de réserver les formes érigées pour les plantes hautes.


° Enfin, pour que les massifs de fleurs gardent une belle tenue même après une averse ou(et) un coup de vent, ou pour abriter le potager, une astuce consiste à répartir des plantes tuteurs : fenouil, rudbeckia, miscanthu, céphalaire, digitale, aconit, hélénium, euphorbe, macleya, veronicastrum...

 

 

* Favoriser la biodiversité

 

° Les arbres et les arbustes abritent et nourrissent une faune nombreuse et diversifiée (hérissons, crapaud, chouettes et autres oiseaux...). Les arbustes locaux sont souvent trop grands pour les petits jardins (viornes obier, fusain d'Europe, troène, houx...). Cependant, la faune européenne s'adapte plus ou moins et apprécie des plantes non-européennes comme l'oranger du Mexique, le myrtillier arbustif ou le chèvrefeuille bleu, qui sont plus petits (2-3 m). La présence de ces animaux est essentielle pour réguler certaines populations d'insectes, de rongeurs...


° Associer différentes familles dans les massifs, au potager, au verger...
- Les Allium sont riches en acides aminés soufrés acaricides. Ils agissent préventivement contre les maladies cryptogamiques et bactériennes comme le mildiou, l'Oïdium et la rouille.
- Les plantes aromatiques (lavande, romarin, mélisse, hysope...) ont chacune des propriétés différentes pour éloigner pucerons, fourmis, limaces et escargots...
- Les graminées abritent de nombreux insectes auxiliaires pendant l'hiver (coccinelles...)
- Les Ombellifères (Apiacées) abritent de nombreux insectes auxiliaires dont les coccinelles en hiver.


° Eviter de concentrer les végétaux de la famille des rosacées
Un jardin occupé par un grand nombre de plantes de la famille des rosacées peut être plus sensible aux maladies cryptogamiques (oïdium, rouille, tâches noires...).
- Les arbres fruitiers appartiennent la famille des rosacées. Autour d'un verger, il est donc préférable d'éviter les végétaux de cette famille afin de limiter la propagation des maladies spécifiques à cette famille.
Rosacées :
Arbres : amélanchier, cotoneaster, prunelier, aubépine, cognassier, néflier, photinia, merisier, cerisiers du Japon, laurier-cerise, laurier du Portugal, sorbier, cormier, alisier...
Arbustes : aronia, pyracantha, potentille, rosiers, kerria japonica, photinia...
- De même, dans un massif de fleurs, il sera judicieux d'éloigner les plantes sensibles aux maladies cryptogamiques les unes des autres (rosiers, chrysanthèmes, roses trémières, clématites...).
Là encore, les mélanges et la recherche d'un équilibre sont salvateurs.


* Stimuler la pollinisation
On retrouve les aromatiques, les graminées, les ombellifères-apiacées (fenouil, cerfeuil...), refuges et nourriture des insectes pollinisateurs (abeilles, syrphes...). Des plantes comme l'euphorbe, au début du printemps et le Fatsia japonica, de la famille du lierre, en fin de saison, permettent de répartir les
floraisons sur une longue période et d'aider ainsi les insectes pollinisateurs à vivre tout au long de l'année. (En effet, ils ne se nourrissent pas que pendant la période de floraison de nos chers arbres fruitiers !)


* Couvre-sol et "désherbeuses"


° Certaines plantes ont de grandes capacités d'expansion, couvrant efficacement le sol : géranium vivaces, alchémille mollis, euphorbe Petit-cyprès...


° Pour limiter l'entretien dans les massifs, certaines plantes comme les phlomis, les sauges officinales, les armoises, ont des propriétés étonnantes. Leurs feuilles persistantes, quand elles se renouvellent, tombent au sol et libèrent des substances anti-germinatives, qui empêchent la pousse des autres
végétaux.


Une annexe en guise de conclusion***************************


Liens, réseaux et connexions : l'allélopathie
L'allélopathie qualifie un effet direct ou indirect d'un organisme sur un autre organisme par la libération de composés chimiques dans l'environnement.

Il peut s'agir d'une relation d'entraide ou d'exclusion.
° Allélopathie négative : faute de mobilité, les plantes ont du s’adapter aux attaques prédatrices d’autres organismes tels les insectes, les champignons et les bactéries ; cela par des mécanismes chimiques de défense pouvant avoir plusieurs fonctions. Ils peuvent être insecticides, anti-microbiens voire pour certains herbicides. Par exemple, la juglone (racines du Noyer, Juglans sp.) inhibe le développement de nombreuses espèces.
° Allélopathie positive
- Les mycorhizes sont des associations d'un champignon et d'une racine, la symbiose la plus répandue sur terre. Outre leur rôle dans la nutrition du végétal, elles contribuent à protéger les racines contre une infection par des micro-organismes pathogènes du sol.
- Les nodosités sont des associations d'une bactérie ou d'une cyanobactérie et généralement d'une racine, elles sont plus spécifiques de certaines familles des végétaux. Ainsi les nodosités des légumineuses produisent de l'azote, utiles aux autres plantes.
Les composés chimiques peuvent être libérés par les parties souterraines ou aériennes d'une plante, par les parties vivantes ou en décomposition. L'allélopathie positive est très étudiée dans le domaine agricole, elle présente une alternative (positive) aux produits de synthèse.
(En partie extrait de Wikipédia)


Quelques références***************************
"Mariages réussis - Associations écologiques au jardin d'ornement" de Brigitte Lapouge-Dejean aux éditions Terre vivante – 2005.
"Le jardin au naturel" de François Couplan et Françoise Marmy aux éditions Bordas - 1995.
"Le jardin naturel" de Jean-Marie Lespinasse aux éditions du Rouergue - 2009
"Jardins d'avenir" de Pietr Oudolf et Noël Kingsbury aux éditions du Rouergue – 2006.
"Le jardin en mouvement" de Gilles Clément aux éditions Sens et Tonka - 1999
Le site : "Jardinonssolvivant"

 

 

Auteure :
Anne Lavorel
- Création de jardins naturels - Conception écologique -

 www.accompagnementaujardin.fr

 

A lire : 

 Les complémentarités au jardin (1/4)

Quelques familles à favoriser (3/4)
Des situations particulières (4/4)

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